AMPHIBIENS

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AMPHIBIENS DES DEUX-SÈVRES

Les amphibiens regroupent 2 ordres : les Anoures et les Urodèles
Les Anoures : les ” sauteurs ” avec des pattes postérieures adaptées au saut et pas de queue (crapauds et grenouilles), les males émettent des chants caractéristiques lors de la reproduction et les Urodèles, les ” marcheurs ” avec quatre pattes égales et une queue (salamandre et tritons).

Ce sont des animaux à sang froid et plutôt nocturnes qui passent d’abord par un stade larvaire aquatique (respiration par des branchies) puis à un stade adulte terrestre (respiration grâce à des poumons) après une métamorphose.

Au printemps les amphibiens/batraciens migrent vers des zones où ils peuvent se reproduire, des mares, des étangs, des fossés et des zones humides. Après la reproduction, les adultes quittent ces milieux aquatiques et regagne leurs sites d’été (haie, bois, prairie …). Cette particularité biologique en fait de très bons indicateurs de la qualité des écosystèmes.

La disparition des zones humides, des haies, des mares, entraine évidemment un déclin des populations d’amphibiens du département. La préservation de ces animaux passe par la conservation de ces habitats particuliers.

Le centre ouest de la France est riche de 23 espèces d’amphibiens, dont 7 espèces d’urodèles (les Tritons et Salamandres qui possèdent une queue) et 17 espèces d’Anoures (les Grenouilles et Crapauds qui n’en possèdent pas).

Dans notre département, il est possible de découvrir 5 des 7 espèces d’Urodèles et 12 des 17 espèces d’Anoures, dans le marais poitevin et les différentes mares et zones humides .

La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

Salamandre tachetée © Romain-APIEEE
La Salamandre tachetée est noire avec deux bandes jaunes sur les flancs, d’une taille de 12 à 28 cm. Elle est surtout visible le soir et la nuit pendant laquelle elle cherche sa nourriture composée de petits invertébrés (insectes, limaces, araignées, vers …). Elle est bien présente dans les zones de bocage de Gâtine plus particulièrement, où elle fréquente de préférence les petits bois aux sols humides. C’est une espèce ovovivipare. A l’automne ou au printemps, la femelle dépose jusqu’à 70 larves dans un ruisseau à courant lent, dans une mare ou dans une ornière forestière. Au début de l’été suivant, elles se métamorphosent et quittent l’eau pour mener une vie terrestre. Sa peau secrète une substance laiteuse qui brule un peu les doigts, il faut se laver les mains après l’avoir manipulé !
Le Triton marbré (Triturus marmoratus)

Triton marbré © Emmanuel-APIEEE
C’est un triton de grande taille, 14 à 16 cm, caractérisé par une jolie livrée noire marbrée de vert vif avec une ligne dorsale orange ou une crête blanche et noire pour le mâle en période de reproduction. Il se nourrit de larves d’insectes, de crustacés, de têtards, de limaces ou encore d’insectes. Ce grand Triton est présent dans tous les départements du Centre-ouest de la France avec localement de bonnes populations. C’est une espèce exigeante et moins adaptable. Il s’observe dans les points d’eau plutôt limpides, riches en végétation. C’est l’hôte des mares et abreuvoirs des zones faiblement cultivées ou forestières. Il a été rencontré sur la majorité des communes du Marais Poitevin, mais 5 fois moins que le Triton crêté, dans les mares et la tourbière de Prin, mais il semble absent du marais mouillé.
Le Triton palmé (Triturus helveticus)
 

Triton palmé mâle © Stephan Vitzthum http://www.batraciens.be/
C’est un petit triton de 9 cm maximum, de couleur olive ou brun pâle avec de petites taches, sa tête arrondie est ornée de trois bandes longitudinales sombres partant du museau et traversant l’œil, le ventre est plus clair avec une bande centrale de couleur jaune ou orange argenté. Le Triton palmé est un redoutable prédateur de larves d’insectes, de crustacés, de têtards et apprécie tout particulièrement les oeufs de Grenouille agile. C’est l’un de nos amphibiens les plus ubiquistes. Il se rencontre à peu près partout et se reproduit dans une gamme de milieux aquatiques très étendue : fossés, mares, abreuvoirs, ruisseaux, ornières en eau et flaques, étangs… On le trouve assez couramment dans la plupart des communes du Marais Poitevin, principalement dans des mares, il apprécie également les réseaux de conches peu poissonneuses et les tourbières.
Le Triton à crête (Triturus cristatus)
Triton crête mâle © Romain-APIEEE

Triton crête femelle © APIEEE

Il s’agit d’un Triton de grande taille, atteignant 14 à 17 cm, le dos est marron à taches rondes noires, le ventre est jaune ou orange à taches noires. Le dimorphisme sexuel est très marqué en période de reproduction : Les mâles arborent une grande crête dentelée noire sur le dos puis sur la queue alors que les femelles n’en ont pas. Le triton crêté est l’espèce de Triton la moins représentée sur l’ensemble du Marais Poitevin où il se trouve dans la limite sud de son aire de répartition. Ce Triton est plus exigeant dans le choix de ses sites de reproduction : mares assez profondes (au moins 40 cm), permanentes et en général, pauvres en végétation aquatique. On ne le retrouve que sur 4 communes dans le Marais Poitevin deux-sévrien : les mares d’Amuré, Mauzé, Sansais et Frontenay. (cette espèce n’était pas mentionnée dans le DOCOB du Marais Poitevin en 2003)
Triton de Blasius (Triturus blasii)

Triton de blasius © http://1.bp.blogspot.com/
Cet hybride est issu du croisement naturel entre les Tritons crêté et marbré : Il ressemble plus au marbré mais avec des couleurs plus ternes. Son ventre possède des gros points noirs sur un fond jaune orangé comme le Triton crêté et des petits points blanc comme le Triton marbré. On le rencontre essentiellement dans le Centre-ouest de la France. Il n’est pas signalé sur la partie deux-sévrienne du Marais Poitevin.
  La Grenouille agile (Rana dalmatina)

Grenouille agile © AB-APIEEE
Elle n’est pas toujours facile à distinguer de la Grenouille rousse car elles sont toutes les deux de couleurs brunes, grises, voire jaunâtres avec des taches noires et elles ont en arrière de l’œil une tache marron qui descend vers les pattes antérieures. Mais la grenouille agile a un museau triangulaire et pointu, un ventre blanc, et de plus longues pattes postérieures (elle fait de grands sauts) Plutôt méridionale, la Grenouille agile est une espèce de plaine assez typique des milieux bocagers. Elle se reproduit dans des petites mares, des rigoles, des ornières, des fossés en bordure de marais. En dehors de sa courte saison de reproduction, il n’est pas rare de la trouver dans des prairies en forêt ou sur des chemins, même en pleine journée. C’est l’espèce la plus observée dans le Marais Poitevin.
 Le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctuatus)

Pélodyte ponctué © Romain-APIEEE
C’est un petit crapaud très svelte ressemblant à une jeune grenouille. Sa peau est de couleur grisâtre avec des taches vertes et des verrues. Il se reproduit dans des flaques, des ornières, des fossés et des mares peu profondes. Ce petit crapaud fréquente toutes sortes de zones humides : mares permanentes ou temporaires, prairies humides inondables, ruisseaux, marais saumâtres. On peut donc considérer que cette espèce n’a jamais été observée dans le Marais Poitevin deux-sévrien.
  L’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans)

Alyte accoucheur avec les oeufs © Romain-APIEEE
Il a l’aspect d’un petit crapaud de 5 cm, gris avec de nombreux petits granules verts. Il vit en colonie dans les tas de pierres, de sable, murets proches des maisons et dans les carrières, mais toujours à proximité d’un point d’eau. Son chant flûté (pou-pou-pou) est très caractéristique. Lors de l’accouplement, qui s’effectue toujours sur la terre ferme, le mâle récupère les œufs que pond la femelle et il les transporte sur ses pattes arrière jusqu’au moment de l’éclosion plusieurs semaines après. Il utilise comme habitat dans la région aussi bien des parcs de château, que des anciennes plâtrières, des cimetières, places de village ou fonds de vallées. Il est essentiellement terrestre et se réfugie en journée sous des pierres. Il a été peu observé dans les communes du marais deux sévrien.
La Rainette méridionale (Hyla meridionalis)

Rainette méridionale © Armando Caldas http://amphibien.cheloniophilie.com/
C’est une rainette d’un vert très vif, assez élancée, de 5 cm de long, à la peau fine et lisse. Une bande noire traverse l’oeil mais ne se prolonge pas sur les flancs. Elle occupe habituellement les mares ensoleillées entourées de roseaux et de buissons, parfois les canaux de drainage. La reproduction a lieu quelquefois dans des bassins, citernes, puits… Elle est nocturne et terrestre, mais aquatique pendant le période de reproduction : dans la journée les rainettes se tiennent sur des feuilles de roseaux ou des branches et se rendent dans l’eau pendant la nuit. L’hivernage se fait sous des feuilles mortes.Comme son nom l’indique elle est plutôt répandue dans le sud de la France. On la trouve dans tous les milieux de la pinède au bocage, de la ville au marais salant, en particulier en Charente-maritime. Cependant, sa présence en Deux-Sèvres n’est rapportée qu’une seule fois dans les tourbières de Prin-Deyrançon en 1999 (par reconnaissance de son ” chant “) et dans la région de Chizé.
Le Crapaud calamite (Bufo calamita)

Crapaud calamite © Romain-APIEEE
Il possède la même morphologie que le Crapaud commun, mais il est un peu plus petit (8 cm). Par contre, le fond de l’œil est jaune citron et il possède souvent une ligne jaune sur le dos. Il n’est pas observé dans le marais.
La Grenouille rousse (rana temporaria)

Grenouille rousse © Romain-APIEEE
Elle n’est pas toujours facile à distinguer de la Grenouille agile car elles sont toutes les deux de couleurs brunes, grises, voire jaunâtres avec des taches noires et elles ont en arrière de l’œil une tache marron qui descend vers les pattes antérieures. Mais la grenouille rousse a un museau rond et court, un ventre souvent tacheté de rouge, et de pattes postérieures plus courtes (sauts assez courts). Cette grenouille fréquente les boisements, même de petite taille, se reproduit soit dans des zones inondées (ornières, petits ruisseaux non permanents, fossés), soit dans les prairies inondables situées à proximité des boisements. La Grenouille rousse a été observée dans le marais du Bourdet-Amuré, le marais de l’Ouchette à Magné, le marais de Galuchet à Niort
 La Rainette verte/arboricole (Hyla arborea)

Grenouille arboricole © Romain-APIEEE
La rainette verte ou arboricole est une grenouille fine qui mesure de 3 à 6 cm et qui a la particularité de savoir grimper aux arbres grâce à des zones adhésives au bout des doigts et des pattes postérieures partiellement palmées.. Sa peau est lisse et luisante, le dos est uniformément vert tendre, mais peut changer de couleur en fonction de la température ambiante, de l’humidité, du support où l’animal se trouve. Une bande noirâtre ou beige part du museau, passe par l’oeil, borde ses flancs et décrit une virgule au niveau des hanches. Le ventre est plutôt blanc. Son activité est plutôt nocturne et crépusculaire, le chant du mâle est très puissant et audible de très loin. Cette espèce est surtout présente dans la moitié nord de la France où elle fréquente les fourrés, les bosquets et les lisières en période terrestre. Habitante typique des milieux bocagers, elle recherche les mares abreuvoirs qu’elles soient entourées ou non de végétation haute. Elle se retrouve sur 11 communes du Marais Poitevin, ( surtout Prin-Deyrançon et Sansais ) dans des mares du marais bocager , des conches, des prairies inondables et certaines tourbières.
Le Crapaud commun (Bufo bufo)

Crapaud commun © Romain-APIEEE
C’est un crapaud d’une dizaine de cm, à la peau verruqueuse. Le mâle est de couleur marron uniforme alors que la femelle est bicolore. Sa pupille est horizontale et le fond de l’œil orangé. Comme son nom l’indique, il est assez courant dans les mares, les étangs, même accueillant des poissons. Il est présent dans tous les types de milieux : villages, prairies, boisements humides…
 Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)

Sonneur à ventre jaune © Mateo di Nicola http://amphibien.cheloniophilie.com/
Le sonneur à ventre jaune est un petit crapaud de 4 à 5 cm qui vit principalement dans les mares et flaques d’eau, dans les ornières des chemins et les fossés à proximité d’une forêt ou d’une haie bocagère. Il est très reconnaissable à son ventre constellé de tâches jaunes et ses pupilles en forme de coeur. Il possède des glandes cutanées qui secrètent un liquide visqueux susceptible d’intoxiquer d’autres espèces. Lors de la reproduction au printemps, les mâles émettent de faibles coassements. C’est un crapaud du domaine continental, surtout présent dans l’est et le centre de la France. Le site le plus à l’ouest de son aire de répartition, et le seul du département, semble être le site natura 2000 deux-sévrien du Chaume d’Avon près de Bougon.

LES GRENOUILLES VERTES

Les grenouilles vertes sont les Amphibiens les plus répandus et les moins exigeants en terme d’habitats : trous d’eau, bassins de jardin, fossés, rivières… On distingue plusieurs espèces chez les Grenouilles vertes, et il est difficile de les différencier les unes des autres (affaire de spécialiste). Elles sont généralement vertes avec des taches noirâtres. Sur les 9 espèces françaises, 3 sont identifiées dans les deux-sèvres.

 Grenouille verte (Rana Kl. esculenta)

Grenouille verte © Romain-APIEEE
Il s’agit de l’hybride entre gr.Lesson et gr.rieuse. Dans les mêmes localités que la grenouille rieuse.
La Grenouille de Lesson (Rana lessonae)

Crenouille de lesson © Laurent Lebois http://amphibien.cheloniophilie.com/
Elle n’est pas présente dans le marais.
 Grenouille rieuse (Rana ridibunda)

Crenouille rieuse© Laurence Livermore http://amphibien.cheloniophilie.com/
C’est une espèce indigène du centre de l’Europe que l’on rencontre un peu partout. Elle affectionne surtout les eaux relativement profondes et s’accommode bien de l’anthropisation des zones humides (barrages, marais, endiguements, canaux, étangs artificiels, abreuvoirs,…). C’est la grenouille verte qui s’adapte le mieux à la vie dans les rivières, même poissonneuses. Pourtant, elle n’a été rencontrée que sur 5 communes, probablement le long de la vallée de la Sèvre Niortaise.

Sources
Réseau Partenarial des Acteurs du Patrimoine Naturel de Poitou-Charentes
http://www.biodiversite-poitou-charentes.org/Deux-sevres_18__5.html

Vienne Nature
http://www.vienne-nature.asso.fr/amphibiens

Synthèse des données Amphibiens sur l’ensemble du Marais Poitevin,
DSNE 2008, Sandrine Braco, Nicolas Cotrel.

Le site des amphibiens de France :
http://amphibien.cheloniophilie.com/Identification/Sud-ouest.php

Le site Reptiles et Amphibiens de France
http://www.herpfrance.com/fr/amphibien/

Mayenne-Nature-Environnement
http://www.mayennenatureenvironnement.fr/atlas-amphibiens.html

MammifèresOiseauxPoissonsReptilesAmphibiens 

Mollusques –  InsectesCrustacés – autres Invertébrés